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RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 23 FÉVRIER AU LAVOIR MODERNE PARISIEN

Il y eut de la musique, des chants et des danses autour de l’accordéon et du santour de Jean-Marc Zelwer et des guitares des Gypsy roots. Il y eut aussi des échanges conviviaux autour des pâtisseries amnestiennes et des sarmalès de Dalina. Il y eut de l’émotion, de la passion, de l’indignation et des propositions autour des personnes venues témoigner cet après-midi du 23 février dans les locaux du vieux, chaleureux et militant Lavoir Moderne Parisien. Gil Roy, photographe et ami d’une famille roumaine, avait accroché quelques unes de ses œuvres dans le foyer, plusieurs des personnages saisis dans leur quotidien - en France, mais aussi en Roumanie - étant présents ce jour : Nicolaï, le patriarche et son neveu Samuel, sa femme, ses enfants, et d’autres membres de la famille venus dire leur conditions de vie , entre misère et maltraitance là-bas et misère et expulsions ici, montrés du doigt, discriminés, rejetés eux qui « ne demandent qu’à vivre tranquilles, dans un endroit où rester sans peur d’être chassés et où pouvoir scolariser les enfants ».

La scolarisation des enfants roms est justement la grande affaire de Véronique Decker, infatigable directrice d’école à Bobigny qui lutte au quotidien pour que cela soit, en faisant pression sur les politiques, mettant en œuvre une pédagogie adaptée et « travaillant pour l’avenir. » Guillaume, éducateur dans une petite association, connaît lui aussi les difficultés d’une telle entreprise et pendant un an il est intervenu auprès de la famille de Nicolaï pour que les enfants puissent aller régulièrement à l’école, discutant avec les parents, accompagnant les enfants, rencontrant les enseignants, entreprise couronnée de succès jusqu’à ce qu’un incendie jette tout le monde à la rue, obligeant les familles à trouver d’autres lieux, désormais trop éloignés de l’école pour que les enfants puissent continuer à s’y rendre… La non scolarisation est l’un des nombreux manquements à la loi que subissent les Roms et que rappelle Jeannine Thoral, d’Amnesty qui, en outre, souligna les préconisations de l’Organisation et les différentes actions en cours et à venir : un rapport , le numéro de mars de La chronique, la participation active à la journée du 6 avril …

Oui, beaucoup de choses furent dites et échangées cet après-midi et Nicolai et les siens en repartirent fortifiés. Quand, un peu plus tard, l’équipe organisatrice sortie du théâtre, la neige tombait doucement : décidément, le temps était encore bien dur pour les Roms.